Le 11 décembre 2024, la Chambre de Commerce Européenne du Cameroun (Eurocham Cameroon) a accueilli une table ronde de haut niveau sur l’impact des investissements dans un contexte de stabilité monétaire. Cet événement, marqué par des échanges riches et stratégiques, modérés par Yanis ARNOPOULOS, président d’Eurocham Cameroon, a réuni des intervenants clés tels que le directeur de la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC) M. Pierre Emmanuel NKOA AYISSI, le représentant du Fonds Monétaire International (FMI) M. Toomas ORAV, des membres d’Eurocham et quelques invités de marque.
Une stabilité monétaire en question
Lors de son intervention, le directeur de la BEAC a souligné que la stabilité monétaire au Cameroun repose sur deux piliers essentiels :
- Une inflation maîtrisée, actuellement en baisse après avoir atteint des niveaux records en 2023.
- Des réserves de change solides, estimées à 5,5 mois d’importations à fin 2023.
Malgré ces indicateurs positifs, le défi demeure : comment transformer cette stabilité en moteur pour une croissance économique durable ?
Investissements : un levier encore sous-utilisé
Le débat a mis en lumière une mobilisation insuffisante des investissements. Avec des investissements directs étrangers (IDE) limités à 2 % du PIB (bien en deçà des 6,5 % enregistrés par des pays comparables), et une faible efficacité des investissements publics et privés sur la croissance (2,8 % en moyenne sur la dernière décennie), le potentiel reste largement inexploité.
Les participants ont insisté sur la nécessité de :
- Diversifier l’économie pour réduire la dépendance aux importations.
- Stimuler les investissements privés par un environnement des affaires plus attractif.
Échanges avec le FMI : entre défis et opportunités
Le représentant du FMI a abordé des enjeux clés, notamment :
- Des précisions sur la position du FMI concernant la pression budgétaire due aux subventions élevées sur les produits pétroliers, affectant les secteurs sociaux comme l’éducation et la santé.
- L’importance de réformer pour canaliser ces ressources vers des investissements à fort impact.
- La question de savoir qui, du secteur public ou privé, doit porter les investissements au Cameroun, tout en soulignant les limites actuelles du modèle d’investissement majoritairement public de certaines structures, comparé à des initiatives privées plus performantes dans d’autres pays.
Solutions et recommandations proposées
Plusieurs pistes d’action ont émergé au cours des discussions :
- Dialogue Public-Privé : Créer un cadre de concertation pour lever les barrières à l’investissement et améliorer la compétitivité économique.
- Soutien aux entreprises : Le représentant de la BEAC a mentionné un guichet à la banque centrale permettant de cofinancer à hauteur de 60 % les entreprises de toute taille, afin de pallier le manque de devises et soutenir les exportations.
- Réformes structurelles : Le Cameroun doit améliorer la transparence de ses transactions financières pour sortir de la liste grise du GAFA. La création de banques d’investissement est également encouragée pour faciliter les prêts à long terme.
Cette table ronde a non seulement permis d’identifier des défis majeurs, mais aussi de poser les bases d’un dialogue constructif entre le secteur public, le secteur privé et les partenaires internationaux.
Eurocham s’engage à poursuivre ces discussions pour transformer ces recommandations en actions concrètes et accompagner ses membres dans la réalisation de leurs ambitions économiques.
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